05/01/2011

LA LÉGENDE DE SAINT JULIEN L'HOSPITALIER




"Le père et la mère de Julien habitaient un château, au milieu des bois, sur la pente d'une colline. 

Les quatre tours aux angles avaient des toits pointus recouverts d'écailles de plomb, et la base des murs s'appuyait sur les quartiers de rocs, qui dévalaient abruptement jusqu'au fond des douves.

Les pavés de la cour étaient nets comme le dallage d'une église. De longues gouttières, figurant des dragons la gueule en bas, crachaient l'eau des pluies vers la citerne; et sur le bord des fenêtres, à tous les étages, dans un pot d'argile peinte, un basilic ou un héliotrope s'épanouissait.
Une seconde enceinte, faite de pieux, comprenait d'abord un verger d'arbres à fruits, ensuite un parterre où des combinaisons de fleurs dessinaient des chiffres, puis une treille avec des berceaux pour prendre le frais, et un jeu de mail qui servait au divertissement des pages. De l'autre côté se trouvaient le chenil, les écuries, la boulangerie, le pressoir et les granges. Un pâturage de gazon vert se développait tout autour, enclos lui-même d'une forte haie d'épines.

On vivait en paix depuis si longtemps que la herse ne s'abaissait plus; les fossés étaient pleins d'herbe; des hirondelles faisaient leur nid dans la fente des créneaux; et l'archer qui tout le long du jour se promenait sur la courtine, dès que le soleil brillait trop fort, rentrait dans l'échauguette, et s'endormait comme un moine.

A l'intérieur, les ferrures partout reluisaient; des tapisseries dans les chambres protégeaient du froid; et les armoires regorgeaient de linge, les tonnes de vin s'empilaient dans les celliers, les coffres de chêne craquaient sous le poids des sacs d'argent.

On voyait dans la salle d'armes, entre des étendards et des mufles de bêtes fauves, des armes de tous les temps et de toutes les nations, depuis les frondes des Amalécites et les javelots des Garamantes jusqu'aux braquemarts des Sarrasins et aux cottes de mailles des Normands.

La maîtresse broche de la cuisine pouvait faire tourner un boeuf; la chapelle était somptueuse comme l'oratoire d'un roi. II y avait même, dans un endroit écarté, une étuve à la romaine; mais le bon seigneur s'en privait, estimant que c'est un usage des idolâtres.

Toujours enveloppé d'une pelisse de renard, il se promenait dans sa maison, rendait la justice à ses vassaux, apaisait les querelles de ses voisins. Pendant l'hiver, il regardait les flocons de neige tomber, ou se faisait lire des histoires. Dès les premiers beaux jours, il s'en allait sur sa mule le long des petits chemins, au bord des blés qui verdoyaient, et causait avec les manants, auxquels il donnait des conseils. Après beaucoup d'aventures, il avait pris pour femme une demoiselle de haut lignage.

Elle était très blanche, un peu fière et sérieuse. Les cornes de son hennin frôlaient le linteau des portes; la queue de sa robe de drap traînait de trois pas derrière elle. Son domestique était réglé comme l'intérieur d'un monastère; chaque matin elle distribuait la besogne à ses servantes, surveillait les confitures et les onguents, filait à la quenouilIe ou brodait des nappes d'autel. A force de prier Dieu, il lui vint un fils.

Alors il y eut de grandes réjouissances, et un repas qui dura trois jours et quatre nuits, dans l'illumination des flambeaux, au son des harpes, sur des jonchées de feuillages. On y mangea les plus rares épices, avec des poules grosses comme des moutons; par divertissement, un nain sortit d'un pâté; et, les écuelles ne suffisant plus, car la foule augmentait toujours, on fut obligé de boire dans les oliphants et dans les casques.

La nouvelle accouchée n'assista pas à ces fêtes. Elle se tenait dans son lit, tranquillement. Un soir, elle se réveilla, et elle aperçut, sous un rayon de la lune qui entrait par la fenêtre, comme une ombre mouvante. C'était un vieillard en froc de bure, avec un chapelet au côté, une besace sur l'épaule, toute l'apparence d'un ermite. Il s'approcha de son chevet et lui dit, sans desserrer les lèvres:

- Réjouis-toi, ô mère! ton fils sera un saint!

Elle allait crier; mais, glissant sur les rais de la lune, il s'éleva dans l'air doucement, puis disparut. Les chants du banquet éclatèrent plus fort. Elle entendit les voix des anges; et sa tête retomba sur l'oreiller, que dominait un os de martyr dans un cadre d'escarboucles.

Le lendemain, tous les serviteurs interrogés déclarèrent qu'ils n'avaient pas vu d'ermite. Songe ou réalité, cela devait être une communication du ciel; mais elle eut soin de n'en rien dire, ayant peur qu'on ne l'accusât d'orgueil.

Les convives s'en allèrent au petit jour; et le père de Julien se trouvait en dehors de la poterne, où il venait de reconduire le dernier, quand tout à coup un mendiant se dressa devant lui, dans le brouillard. C'était un Bohême à barbe tressée, avec des anneaux d'argent aux deux bras et les prunelles flamboyantes. Il bégaya d'un air inspiré ces mots sans suite:

- Ah! ah ! ton fils!... beaucoup de sang!... beaucoup de gloire!... toujours heureux! la famille d'un empereur.

Et, se baissant pour ramasser son aumône, il se perdit dans l'herbe, s'évanouit.

Le bon châtelain regarda de droite et de gauche, appela tant qu'il put. Personne. Le vent sifflait, les brumes du matin s'envolaient.

Il attribua cette vision à la fatigue de sa tête pour avoir trop peu dormi.
"Si j'en parle, on se moquera de moi," se dit-il.
 
Cependant les splendeurs destinées à son fils l'éblouissaient, bien que la promesse n'en fût pas claire et qu'il doutât même de l'avoir entendue. 

Les époux se cachèrent leur secret. Mais tous deux chérissaient l'enfant d'un pareil amour; et, le respectant comme marqué de Dieu, ils eurent pour sa personne des égards infinis. Sa couchette était rembourrée du plus fin duvet; une lampe en forme de colombe brûlait dessus, continuellement; trois nourrices le berçaient; et, bien serré dans ses langes, la mine rose et les yeux bleus, avec son manteau de brocart et son béguin chargé de perles, il ressemblait à un petit Jésus. Les dents lui poussèrent sans qu'il pleurât une seule fois."


La Légende de Saint Julien L'Hospitalier. ClicNet: Littérature francophone virtuelle. |em linha| Disponível em: http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/classique/flaubert/julien.1.html

| Mirror and irradiant image |


  Yesterday I spoke about the mirror, which gives me
  today the idea of speaking about the image.
  yet, my concern is not with the reflected,
  but with the irradiant image,
  an image I might compare to the sun's disc,
  which gives us light and warmth.
  The mirror image
  is apparent and exterior;
  it has never helped me
  to decipher a
  single trait of that
  which I call my
  concealed soul.
  While the irradiant
  image is one that,
  like the sun, seeps
  into us to reveal that
  concealed soul.

Amadeo de Souza-Cardoso, undated text, ASC-BA Collection (translated by José Gabriel Flores and Richard Trewinnard) 

in Helena de Freitas (coord.), Amadeo de Souza-Cardoso, Catálogo Raisonné: Pintura, Lisboa: Fundação Calouste Gulbenkian e Assírio & Alvim, 2008, p. 435.

02/01/2011

São Julião no São Luiz - De 6 a 23 de Janeiro



  BASEADO NO CONTO DE FLAUBERT E NAS ILUSTRAÇÕES DE AMADEO DE SOUZA-CARDOSO



Flaubert ilustrado


"É preciso assinalar o notável trabalho de copista-calígrafo de Amadeo e tirar as devidas consequências. A sua familiaridade com o texto é demonstrada pela total ausência de hesitação na restituição das palavras e das frases, sem erros de acentuação ou pontuação, pela exactidão da sequência: não há uma palavra ou frase reduzida ou aumentada de tamanho para que o final de uma folha se prossiga para o início da outra, não há qualquer solução de continuidade ad hoc. Estes argumentos não esgotam, no entanto, o teor completo que Amadeo tem do conto de Flaubert. É que ele não segue sempre a regra de iniciar cada página com um parágrafo - o que teria sido possível, dado que a mancha do texto caligrafado não é homogénea -, escolhendo muitas vezes o segundo ou o terceiro, o penúltimo ou o último período de um parágrafo, e interrompendo mesmo no meio de um período, depois de um ponto e vírgula. 
(...) as passagens escolhidas são sempre decisivas, marcantes, a nossa leitura recebe uma orientação luminosa, fica dotada com chaves preciosas para a sua interpretação, concedendo-nos, simultaneamente, meios para vincular essas escolhas às decisões formais da ilustração. Trata-se de um verdadeiro gesto hermenêutico, não será de mais salientá-lo e voltar a salientá-lo. Por outro lado, é frequente surpreender um contraste entre a ilustração e o impacto das palavras de Flaubert, obrigando-nos a excedê-las, no confronto com outras obras de Amadeo do mesmo ano e posteriores. Tomam aqui dianteira os XX Dessins, nos quais está está impresso o clima do imaginário medieval, paisagem e actividades, no qual Amadeo se espelhou e isto completamente fora dos cânones românticos (o que também aconteceu nos primeiros anos poéticos de Rilke): a exaltação do cavaleiro, do caçador e do guerreiro, a magia da floresta, dos animais e o poder do falcão. Na Légende, porém, a magia das mulheres (tão presente nos XX Dessins) foi completamente absorvida pelo falcão."

Maria Filomena Molder in Gustave Flaubert e Amadeo de Souza-Cardoso, A Lenda de São Julião Hospitaleiro, (edição fac-similada), Lisboa: Fundação Calouste Gulbenkian e Assírio & Alvim, 2006, pp. 17-18. 

25/12/2010

Amadeo no CAMJAP

200 obras (quadros e esboços inéditos) em linha: 

Liga Naval de Lisboa



Em Portugal existe uma única opinião sobre Arte  e abrange uma tão colossal maioria que receio que ela impere por esmagamento. Essa opinião é a do Ex.mo sr. dr. José de Figueiredo (gago do governo).

Não é porque este sr. tenha opinião nem que este sr. seja da igualha do resto de Portugal mas o resto de Portugal e este senhor em materia de opinião são da mesma igualha. Um dia um senhor grisalho disse-me em meia-hora os seus conhecimentos sobre Arte. Quando acabou a meia-hora descobri que os conhecimentos do senhor grisalho sobre Arte eram os mesmos que o Ex.mo senhor Dr. José de Figueiredo usava para me pedir um tostão. Pensa o leitor que faço a anedota? Antes fosse. Mas a verdade é que eu estou muito triste com esta fúria de incompetencia com que Portugal participa na Guerra Europeia. E que horror, caros compatriotas, deduzir experimentalmente que de todas as nossas Conquistas e Descobertas apenas tenha sobrevivido a Imbecilidade. E daqui a indiferença espartilhada da família portuguesa a convalescer à beira-mar. Algumas das raras energias mal comportadas que ainda assomam à tona d'água pertencem alucinadamente a seculos que já não existem e quando Um Português, genialmente do século XX, desce da Europa, condoído da pátria entrevada, para lhe dar o Parto da sua Inteligência, a indiferença espartilhada da família portuguesa ainda não deslaça as mãos de cima da barriga. Pois, senhores, a Exposição de Amadeo de Souza-Cardoso na Liga Naval de Lisboa é o documento conciso da Raça Portuguesa no Seculo XX.

Rectifico: — O Ex.mo Sr. Dr. José de Figueiredo veio substituir no original um Ex.mo Sr. que tem por habito pedir-me tostões.

A Raça Portuguesa não precisa de reabilitar-se, como pretendem pensar os tradicionalistas desprevenidos; precisa é de nascer pró século em que vive a Terra. A Descoberta do Caminho Marítimo prá Índia já não nos pertence porque não participamos deste feito fisicamente e mais do que a Portugal este feito pertence ao século XV.

Nós, os futuristas, não sabemos Historia só conhecemos da Vida que passa por Nós. Eles têm a Cultura, Nós temos a Experiência — e não trocamos!

Mais do que isto ainda Amadeo de Souza-Cardoso pertence à Guarda Avançada nA MAIOR DAS LUTAS que é o Pensamento Universal.

Amadeo de Souza-Cardoso é a primeira Descoberta de Portugal na Europa no seculo XX. O limite da Descoberta é infinito porque o sentido da Descoberta muda de substância e cresce em interesse—por isso que a Descoberta do Caminho Marítimo prá Índia é menos importante que a Exposição de Amadeo de Souza-Cardoso na Liga Naval de Lisboa.

Felizmente pra ti, leitor, que eu não sou critico, razão porque te não chateio com elucidações da Arte de que estás tão longinquamente desprevenido; mas amanhã, quando já souberes que o valor de Amadeo de Souza-Cardoso é o que eu te digo aqui, terás remorsos de o não teres sabido ontem. Portanto, começa já hoje, vai à Exposição na Liga Naval de Lisboa, tapa os ouvidos, deixa correr os olhos e diz lá que a Vida não é assim?

Não esperes, porém, que os quadros venham ter contigo, não! Eles têm um prego atrás a prendê-los. Tu é que irás ter com eles. Isto leva 30 dias, 2 meses, 1 ano mas, se tem prazo, vale a pena seres persistente porque depois saberás também onde está a Felicidade.


+José de ALMADA-NEGREIROS+
POETA FUTURISTA

Lisboa 12 de Dez. de 1916.

| Espelho e imagem irradiante |


  Ontem falei no espelho, o que me sugere
  hoje a ideia de falar na imagem.
  Mas não é a imagem reflectida que
  eu quero acentuar, é a imagem
  irradiante, aquela que poderei
  comparar ao disco do sol que ilumina e aquece.
  A imagem do espelho
  é aparente, exterior nunca
  por ela pude decifrar um
  só traço daquilo
  a que eu chamo a minha
  alma oculta.
  Ao passo que a imagem
  irradiante é a que como
  o sol se infunde
  para nos iluminar a tal
  alma oculta.

Amadeo de Souza-Cardoso, texto n. dat. ASC-BA 
in Helena de Freitas (coord.), Catálogo Raisonné: Amadeo de Souza-Cardoso - Pintura, Lisboa: Assírio e Alvim, 2008, p. 37.

Entrada

 Título desconhecido (Entrada), c. 1917